Jean-Paul Amuri Lwesso

Les défis des jeunes agriculteurs au Burundi

 

Plusieurs jeunes exerçant dans le secteur agricole au Burundi se retrouvent confrontés à plusieurs défis, dont le manque des terres. La terre constitue pour plusieurs jeunes un défi géant à leurs activités. Dans les campagnes et même à Bujumbura rural, la production agricole se fait souvent sur des terres familiales ; de ce fait, devenir jeune agriculteur autonome est un rêve parfois inaccessible, compte tenu de moyen précaire de plusieurs jeunes, vivant dans la campagne et même à Bujumbura rurale. Avec l’urbanisation dans plusieurs communes de Bujumbura, plusieurs espaces cultivables disparaissent et des agriculteurs se convertissent dans plusieurs autres activités.

Au Burundi les cultures vivrières occupent près de 90 % de terres cultivées, à part le café, le thé et le coton qui sont les principales cultures de rente au Burundi avec 10 % d’espaces cultivées. Ceci prouve à quel point l’agriculture est juste vouée à l’autosuffisance alimentaire et non pour le commerce. A côté du bananier, du théier ou du caféier qui dominent le paysage rural,  les autres cultures ont souvent un taux de commercialisation très bas et parviennent à peine à couvrir les besoins alimentaires de familles qui le produisent. Par manque de capitaux et peu d’ouverture du secteur agricole aux jeunes, plusieurs finissent par devenir des taxi-vélo, ou des taxi-moto et d’autres se livrent au commerce.

Enfin, il est certain que plusieurs jeunes accordent peu d’importance au secteur agricole et n’y voyent pas d’avenir. Cette vision que plusieurs  se sont forgée les empêche de consacrer plus de moyens et de temps dans les activités agricoles. D’autres jeunes font de l’agriculture juste un tremplin ; après avoir trouvé des moyens financiers suffisants, ils préfèrent se lancer dans le commerce. D’une manière générale, le manque des capitaux reste un défi de taille pour plusieurs jeunes car à vrai dire, « un projet agricole est budgetisable comme tout autre projet » et nécessite autant de moyens et des sacrifices.


La paix durable au Burundi, un défi après une décennie de guerre

Aujourd’hui, 21 septembre,  c’est la journée Internationale de la paix. En ce jour même, le Burundi est en deuil, pour la mort de 39 personnes massacrées impitoyablement dans la nuit du 18 septembre. Apres plus d’une décennie de guerre au Burundi, la paix reste encore comme un rêve inaccessible dans notre pays. Jusqu’à ce jour plusieurs personnes associent ce pays à la guerre, au massacre ou au vol et banditisme ; voilà un triste constat. Et notre triste record serait d’être 9ème de 10 pays, les plus dangereux en Afrique.

Ce dimanche en rentrant chez moi, un peu tard ; J’étais fier du pas vers la paix que le Burundi venait de franchir. Dans très peu de temps mes illusions tombèrent. Soudain je fus accueilli par une pluie des balles, dans plusieurs directions. En entrant dans la maison je ne cessais de penser que cela devait être les cas de vols à main-armée. Cependant, le matin grande fut ma surprise d’entendre que 39 personnes ont trouvé la mort. En écrivant ces mots, je me dis que nous avons encore beaucoup à faire et à apprendre sur le maintient de la paix durable chez nous.

Voici la contribution d’une lectrice sur cette journée dediée à la paix:

ENGAGEMENT A EDIFIER LA PAIX

 

La paix commence par un regard respectueux qui reconnaît dans le visage de
l’autre une personne quelle que soit la couleur de sa peau, sa nationalité, sa
langue ou sa religion. Nous ne pouvons pas y arriver tant que les injustices, les inégalités
excessives d’ordre économique ou social, l’envie, la méfiance et l’orgueil
sévissent entre les hommes et les nations menacent sans cesse la paix et
causent la guerre ou ne facilite certainement pas le processus de la paix, si
on laisse prospérer les injustices et les disparités sur notre planète, avec
une inconscience coupable. Très souvent, les pays pauvres sont devenus des
lieux de désespoir et des foyers de violences. Au nombre des injustices
sociales et des formes de discriminations inacceptables figure aussi la
recherche de privilèges pour certaines catégories des citoyens.

En nous référant au message de Jean Paul II à l’occasion de la journée
mondiale de la paix le 1er janvier 2000, il avait posé cette question au monde:
« Le siècle qui commence sera-t-il sous le signe de la paix et d’une
fraternité retrouvée entre les hommes et les peuples? Ensuite, lui-même avait
répondu aussitôt:  » Nous ne pouvons, certes, pas prévoir l’avenir. Mais
nous pouvons, établir un principe exigeant: il y aura la paix dans la mesure où
toute l’humanité saura redécouvrir sa vocation originelle à être une unique
famille, où la dignité et les droits des personnes, quels que soient leur état,
leur race ou leur religion, soient affirmés comme antérieurs et prééminents par
rapport à toute différentiation et à toute spécification ».

Ce message fort signifie simplement que, tout le monde doit s’engager à
lutter pour la paix et le respect du droit international qui doit ainsi
retrouver sa place dans les relations internationales. « Les événements
historiques nous enseignent que l’édification de la paix ne peut se passer du
respect d’un ordre éthique et juridique selon le vieil adage: « serva
ordinem et ordo servabit te »(préserve l’ordre et l’ordre te préservera). Le
droit international doit éviter que prévale la loi du plus fort. Car son but
essentiel est qu’à la force matérielle des armes soit substituée la force
morale du droit prévoyant des sanctions appropriées contre les transgresseurs.

Pour cette raison, je lance un appel à tout le monde, les parents, les
enseignants, les hommes et les femmes du monde du travail, les gouvernants, les
membres des organisations internationales, ceux des organisations non
gouvernementale, les croyants dans toutes les religions et aux jeunes en
particulier,  » « Dans tout ce que vous faites, laissez-vous
constamment guider par cette pensée: ‘La paix en vous, et autour de vous, la
paix toujours, la paix avec tous, la paix pour tous’.

Rachel Hinipai Expert en communication CSAC

 

 

 

 


Le parcours d’un jeune dans la riziculture au Burundi

 

Christophe est un jeune âgé de 28 ans, vivant à Bujumbura au Burundi. Ce jeune homme, comme tous les autres jeunes du Quartier Nord de Bujumbura, se débrouille tant bien que mal pour nourrir sa famille. A la recherche des activités pouvant assurer son autosuffisance financière, Christophe s’était lancé dans la riziculture durant deux ans. Ses activités agricoles, bien qu’elles n’aient pas pu continuer, dénotent l’état déplorable de ce secteur qui devait être, par contre, le pilier de la société. Depuis l’an 2007 à 2008 ce jeune homme, nouvellement marié, a pratiqué la riziculture dans la province de Bubanza, commune de Muzinda, au nord de Bujumbura.

Vivant lui-même loin de cette commune, il devait chercher une autre personne qui serait en charge de la surveillance des activités sur terrain. En plus de cela, il devait aussi s’y rendre de temps en temps pour voir l’évolution de son champ. Pour cette culture qui prend plus ou moins quatre mois, Christophe a pu dépenser pour la location du terrain, l’irrigation de son champ, les salaires des ceux qui l’ont aidé au sarclage mais aussi pour la personne en charge de la surveillance, car les cas de vol dans les champs se font souvent dans cette commune.

Après les quatre mois qu’avait prit le champ pour donner la récolte, Christophe récolta et vendit son riz au marché. Ce fut difficilement que ce jeune a pu récupérer son capital investi dans cette activité sans vraiment être satisfait du résultat de son travail. Pour la plupart de ceux qui vivent en dehors de cette province, où la riziculture occupe une majeure partie de la population, le coût de production semble plus élevé que la récolte qu’ils en tirent. Nombreux doivent louer le terrain, acheter des engrais chimiques, payer la société en charge de l’eau pour l’irrigation des champs…, sans oublier aussi leur transport pour des visites sur terrain.

Bien que le riz soit parmi les aliments de base au Burundi, ceux qui pratiquent la riziculture ne sont tout de même pas bien rémunérés par cette activité. Certains paysans, ayant des terres, faute de capitaux, doivent louer leurs terres aux autres. D’autres par contre, doivent emprunter de l’argent aux commerçants et leur rembourser en nature, après la récolte. En plus, pendant la récolte le prix baisse et seuls les agriculteurs qui peuvent garder leur stock du riz, peuvent les écouler à un bon prix, après cette période.

C’est encore difficile aujourd’hui de trouver des gens qui émergent économiquement, au Burundi, grâce à l’agriculture. Les paysans ayant de terrains manquent souvent des capitaux et louent parfois leurs terrains. Ceux qui parviennent à cultiver, à la récolte ils ne peuvent pas s’empêcher de garder leur récolte jusqu’au moment où le prix du marché soit favorable. Bien que cette activité soit incertaine pour des retombées financières, elle permet tout de même l’autosuffisance alimentaire de plusieurs ménages, à Bujumbura et dans d’autres provinces du pays.


Le vol : une catastrophe au Burundi

Les cas de vol se font de plus en plus remarquer dans la ville de Bujumbura. Bien que cette situation soit vieille comme le monde, elle n’a fait que s’accentuer du jour au jour et surtout après une longue crise politique que le Burundi a traversé. Les personnes qui sont les plus souvent victimes du vol, pour la plupart des cas, sont les femmes et les gens qui connaissent moins cette ville de Bujumbura. Avec la pauvreté et le chômage que la population connaît, plusieurs jeunes se livrent à des activités de banditisme, dont le vol. Bien que le chômage ou la guerre ne soit pas les seuls facteurs qui ont poussés nombreux jeunes au vol, il est vrai, tout de même, qu’ils ont contribué à accroître ce fléau dont souffre le Burundi aujourd’hui.

Cet après-midi en m’entretenant avec une collègue, je remarque que son sac est déchiré dans la partie inférieure. En essayant de comprendre la cause, elle me fait savoir qu’elle était parti faire des achats au marché centrale de Bujumbura, quand cela c’était produit. Sans qu’elle s’en aperçoive, un voleur avait déchiré son sac avec une lame de rasoir ; et  pendant qu’elle circulait toujours, ignorant ce qui venait de se passer, une femme l’appelle et la fait remarquer cette déchirure. Elle fut très surprise et se hâta de vérifier le contenu de son sac. En y jetant un coup d’œil rapide, elle remarqua que, heureusement, tout était en place. Son porte-monnaie se trouvait du côté où le sac n’a pas été déchiré.

Malgré la présence des agents de la sécurité au marché centrale de Bujumbura, le vol ne s’est pas totalement arrêté. Et parfois certains voleurs deviennent célèbres, connus de tous les commerçants, sauf de leurs victimes. S’ils sont emprisonnés, ils ressortent après quelques jours. C’est ainsi que, pour éviter de se faire dévaliser, la vigilance de chacun est la seule arme efficace dans la protection de ses biens. En visitant Bujumbura, surtout son grand marché, soyez conscient que les voleurs rôdent autour de vous. Même les personnes qui se proposent pour vous aider à porter des bagages, peuvent être des bandits. En les laissant porter vos bagages, placez-les devant vous sous votre surveillance. Soyez vigilants car ces voleurs n’ont pitié de personne, pas même des pauvres, comme « le moustique n’a pas pitié d’un homme maigre ».


L’agriculture, source d’espoir au Nord de Bujumbura

L’agriculture donne encore de l’espoir aux ménages pauvres, se trouvant dans les quartiers nord de Bujumbura. Plusieurs ménages, au nord de Bujumbura, vivent des petits commerces et trouvent des ressources, un peu maigres, dans des activités agricoles autour de leurs domaines. Dans un pays où le secteur primaire reste le plus actif dans l’emploi, les terres cultivables sont une grande source de revenu familial. Certains propriétaires de terres préfèrent les louer aux autres, cependant d’autres, exploitent leur terrain pour des fins nutritives ou commerciales.

Ce matin je me promène dans un coin un peu reculé de la commune de Kamenge, à Bujumbura. Je fus surpris en voyant comment, presque touts les ménages, exploitent leurs terres par des cultures vivrière de légumes ainsi que du riz. Bien que ce soit encore la saison sèche, on trouve des plantes toute vertes et très productives. Des jeunes et adultes se donnent ensembles à ces genres d’activités. Du fait que le milieu se situe un peu loin des diverses distractions de la ville, internet, cinéma,…l’agriculture ne souffre pas de manque de la main-d’œuvre dans ce coin.

Bien que pour le moment les terrains cultivables deviennent de plus en plus rares, à cause de l’urbanisation et l’explosion démographique, l’agriculture est loin d’être dépassée. Ses bienfaits restent visibles et personne ne pourra prouver le contraire. Des légumes qui sont fournies aux différents marchés grâce à cette activité, reste une preuve que l’agriculture est encore source d’espoir des producteurs et des consommateurs, à Bujumbura. Ce qui me réjouie de plus, c’est de trouver des jardins dans différents terrains des institutions éducatives et même dans des camps militaires. L’agriculture doit encore s’intensifier à Bujumbura car sans elle plusieurs ménages ne seraient pas ce qu’ils sont aujourd’hui!!!