Quand la vie me met dos au mur
Ce matin n’est pas comme les autres pour moi. Les circonstances de la vie m’accablent avec violence; c’est comme si une forte tempête me souffle dessus, de tous côtés. Pendant quelques semaines je ne comprends plus rien sur les événements de ma vie. Mon compte bancaire est vide et tous ceux qui me doivent trouvent des bonnes raisons de ne pas me payer…Bref, poches vides et une dose suffisante de désespoir.
J’ai envie de pleurer, crier, gémir ou m’effondrer. C’est comme si quelqu’un se jouait à me voir gravir un mur de fer ou traverser un feu. Même l’internet qui semblait me tenir fidèle compagnie me déçoit sans cesse. Des messages d’arnaqueurs par dizaines, au-moins un par jour. Lisez celui-ci, si vous voulez bien.
“Dear friend,
I am (Dr.Eice.Zongo) the head of file department of Bank of Africa (B.O.A) here in Burkina Faso / Ouagadougou. In my department we discover an abandoned sum of (US$18mllion US Dollars) in an account that belongs to one of our foreign customer who died along with his family in plane crash…..” Pour vous épargner les inutiles, ils me promettent des grandes sommes inimaginables. Ce qui montre sans aucun doute que c’est de l’arnaque !
Je rentre, ce matin, tôt d’une veillée de prière où je pensai avoir prié suffisamment pour tenir Satan hors de ma portée. En arrivant seulement à la maison, le premier message : « ton petit poulailler a encore été victime du vol. » c’est comme si le voleur ne voyait que moi à Bujumbura. De même mes pigeons que j’admirai tous les soirs, furent volés en une seule nuit. Je me donne un petit moment de calme. Je Pense et repense à tous les événements heureux et malheureux qui m’arrivent dans cette ville. Je pense surtout aux paroles de mon ami, que je réfutais avec force, « la vie est injuste », disait-il.
Je dois m’accrocher, me dis-je. Je sors de la pièce en serrant très fort mon point. Je cherche comment oublier ce que je venais d’entendre. Il faut que j’aille me faire raser pour oublier ces tristes nouvelles. Me voici déjà apaisé sur la chaise de mon coiffeur que l’imprévisible se produit. Une coupure de courant ! Aucune solution n’avait été prévue, pas de groupe électrogène. Encore une nouvelle déception ; je sens la tristesse, le chagrin, la colère…j’ai le dos au mur, comme un fusillé. Je suis acculé. Je rentre à la maison en cachant ma petite tête. J’arrive chez moi plein de rage pour me jeter sur mes vieux papiers et produire un nouveau billet. J’écris un texte amer, mais je pense tout de même que la vie n’est pas injuste; elle renferme seulement quelques pages tristes que je n’aime pas lire, car elles sont d’un autre goût que celui que j’aime.
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