La fécondité et son coût en Afrique noire
Les enfants constituent une richesse ou encore une mine d’or dans certaines sociétés Africaines. Il faut donc en avoir beaucoup pour maximiser le profit. Cependant ce qui gène dans cette situation c’est de constater que souvent c’est la mère qui doit porter seule ses enfants, se charge de tous les soins de ses petits, jusqu’à un âge où le père jugera convenable de les porter aussi pour sa fierté. Issu moi-même d’une famille de huit enfants, j’ai vécu personnellement les conséquences liées a cette non maitrise de la fécondité. Le manque de suivis dans l’éducation et peu d’encadrement familial sont souvent inévitables ; et surtout le manque de besoins nécessaires de la vie. Bien que ce dernier élément dépend de la famille où l’on se trouve, mais en général : plus la famille est grande, moins la vie est bonne.
Ce matin de Samedi, je me promène dans mon quartier pour une simple balade. Soudain c’est une femme qui se présente devant moi. Deux enfants sur elle, presque tous de même âge. L’un sur le dos, l’autre sur les épaules. En plus de cela un bidon de 5l dans sa main. C’est la vie. Peut-être qu’elle ne s’est jamais posé la question de savoir si c’est à elle seule qu’appartienne ces gausses…c’est ça l’Afrique ! Mon oncle me disait : « Jamais une vache ne se fatigue de ses cornes .c’est la même chose ajoutait-il pour une femme et ses petits enfants »! Voyez-vous comment ça marche chez nous ? Et mon professeur se faisait moquer par les passants parce qu’il aidait sa femme à porter son bébé, à l’aide d’un porte-bébé, dans les rues de Bujumbura.
Je dois avouer que dans notre société l’homme a fait passer tous les droits vers lui et tous les devoirs vers la femme. Et cela constituent une vraie barrière au développement de toute la société. Certains proverbes Africains peuvent bien justifier cette hypothèse. « Le vieil homme est une aiguille qui coud le gens ;la vielle femme est un canif qui les divise » (Bambara), « Si on aide une femme à cultiver son champ elle saura dire le moment venu que le grenier est à elle » (mossi), « Celui qui a suivi le plan d’une femme se noiera »,(peul). Oui, chez nous c’est la femme qui porte le fardeau de son fils ; elle vit sous le poids de la tradition. Si l’enfant commet une bêtise c’est sa mère qui sera injuriée et si l’enfant fait un exploit : Rendez gloire à son père !
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