Quand la justice devient injuste…..

14 janvier 2011

Quand la justice devient injuste…..

C’est en lisant l’un des billets populaires de Jackson, un mondoblogueur de la plateforme de Rfi, « (in)justice populaire » que certains de mes souvenirs font face. Des choses que j’essaie d’oublier mais qui émergent toujours. Des cris et des images violents que j’ai vécus à l’Est de la RDC, qui restent encore vivants. Ces événements que je tente en vain de noyer au plus profond de moi-même.

C’est fut pendant la période où la RDC venait à peine de sortir d’une longue dictature dirigée par Mobutu et sa caste dominante. Le pays poussa un oups de soulagement, mais qui ne fut pas aussi long. Kabila père prend le pouvoir et c’est lui qui fait la loi.  Dans un pays qui portait encore les séquelles de toutes les années de non-respect de droits de l’homme et d’une longue dictature. Tellement que la violence était intense dans cette période, des vols à main armée, des tueries par-ci par-là…. une nouvelle loi fut prise, « œil pour œil et dent pour dent ». Tout voleur attrapé, avec une arme est condamné à mort. Fusillé dans une place publique, devant un public invité par un communiqué à la radio, à ce spectacle sanglant.

Une nouvelle victime vient d’être attrapée. La fusillade aura lieu cet après-midi, dans un terrain de football. Tout le monde est invité, sans restriction. Trop jeune que j’étais, je réponds aussi à l’appel. L’homme est amené, ligoté et entouré de quelques soldats sans aucun sentiment de compassion. Il pleure et pousse des grands cris. Seul contre tout le monde. On peut entendre distinctement ce qu’il dit : « c’est ne pas moi le tueur…, je meurs à cause de mon nom… ». Il crie de toute la force de ses poumons. Sa voix devient de plus en plus inaudible, elle est cassée. Nul n’a osé comprendre le sens de ses mots. On l’amène au lieu du carnage, son visage est voilé, il est attaché à un bois verticalement fixé au sol. L’arme se pointe sur lui. Le feu est ouvert. Des tirs à volonté, une pluie de balle tombe sur lui. L’homme meurt. Une énergie de jeunesse est brisée. Au nom de la justice, il a perdu sa vie !

Après quelques jours la nouvelle se repend dans toute la ville. L’homme tué n’était pas le brigand recherché. Il est mort à la place d’une autre personne. Portant aussi le même nom. Une injustice grave au nom de la justice. Des cas similaires d’injustice de la part de ceux qui sont censés exercer la justice ne manquent pas chez nous, au centre du continent Africain. Peut-être c’est parce que notre histoire est elle aussi faite des cas pareils. Des rois, jadis, qui vendaient leurs propres sujets aux esclavagistes, des policiers de nos jours qui, oubliant leurs rôles, pillent et sèment des troubles. Les cris de cet homme tué injustement me reviennent encore. Il fut vite enterré et oublié. Cependant, les cas de ce genre doivent nous donner des leçons. Combien d’hommes et des femmes ont été injustement condamnés alors que des vrais fautifs exercent paisiblement dans les bureaux même des nos gouvernements. Cela n’étonne pas que des jeunes désœuvrés manifestent leur mécontentement en Tunisie ou des étudiants en insécurités à Kinshasa. Que la justice soit enfin juste pour le bien de tous !

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Commentaires

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