Les Héros oubliés d’Uvira (RDC)
La guerre : voilà un mot que tout enfant de ma génération n’oublie pas. Chez nous, en RDC, certaines personnes portent même ce nom du fait qu’elles sont nées pendant la guerre. D’autres citoyens ont manifesté leur mécontentement vis-à-vis de ce mal de notre génération et son cortège de malheur et ont payé de leur vie. Croyez-moi dans un pays déchiré par des guerres incessantes, l’injustice, la corruption, les viols et pillages….leurs actions valaient vraiment la peine. Le mal qui s’est fait à l’Est de la RDC et continue impunément n’a jamais eu de pareil. A titre d’exemple, les forces déchue Rwandaise de FDLR pillent tout sur leur passage et violent des femmes. Pendant que les autres troupes dans d’autres pays prennent même des otages vivants pour que les gages leurs soient payés, eux ils vous prennent même le cadavre que vous pleurez afin que vous le récupériez avec de l’argent. Ils s’établissent dans votre village et vous font payer des taxes. Le dégât commis est sans mesure ! Voici un cas des héros, bien que non-chantés, de la ville d’Uvira.
Nous sommes en 1997 dans la ville d’Uvira. Uvira est une ville de la province du Sud-Kivu en RDC. La ville est à 120 Km de la ville de Bukavu, la capitale du Sud-Kivu et 15 Km de la ville de Bujumbura, la capitale du Burundi. Le premier régime, de Mobutu, vient de tomber et la ville est dans les mains de ses soi-disant libérateurs. Pendant cette période les enlèvements se font par-ci par-là, on trouve un voisin mort, tué chez lui, ou un autre mort loin de chez lui. Les causes personne ne vous les diront, cependant c’est à cause de leur appartenance à l’ancien régime. Cela dure un bout de temps au point où tout le monde en a marre. Un matin de jeudi, encore d’autres personnes trouvées mortes. Cette fois-ci les peuple prennent les corps de victimes et font une marche contre ces actes barbares. Les jeunes, les moins jeunes portent ces corps sans vie. Arrivé au centre de la ville, les soldats sont en face. Aucun de manifestants ne bouge, les soldats ouvrent le feu ! Après quelques minutes c’est le silence. Des morts sans sépulture. Les corps d’une cinquantaine de personnes sont récupérés et jetés on ne sait où. Ces sont nos héros, on ne les reverra plus. Deux camarades de classe de mon petit-frère ne reviendront plus jamais à l’école, ils sont morts et enterrés loin de leurs. Et plusieurs autres personnes sont portées disparues. C’est sont les héros non-chantés de l’histoire que la ville d’Uvira n’oubliera jamais.
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